Jean Daret reste quelques mois dans la capitale, certainement pour parfaire sa formation. Il assiste également au mariage de son cousin Pierre, graveur important qui reproduit les œuvres de grands peintres comme Simon Vouet. Il côtoie alors des artistes de premier plan tels que Jacques Blanchard ou Laurent de La Hyre.
Le séjour de Jean Daret en Italie n’est pas attesté mais l’influence italienne se révèle dans sa peinture, se mêlant à son style nordique. Une œuvre est représentative de cette particularité : La Lamentation, réalisée en 1636 (Musée des Beaux-Arts, Marseille), où l’éclairage caravagesque intègre un ange d’inspiration nordique.
Photo : CICRP – C. Martens.
L’artiste intègre rapidement la haute société provençale, dont les membres deviendront ses mécènes ou collectionneurs, par exemple Pierre Maurel de Pontevès, intendant général des Finances, Jean-François d’Aymar d’Albi, baron de Châteaurenard, Henri de Séguiran, premier président de la Cour des Comptes, seigneur de Bouc ou encore Antoine Godeau, évêque de Vence et académicien.
Daret s’inspire d’une gravure de Ribera (1591-1652), attestant d’influences espagnoles.
Jusepe de Ribera, Le Martyre de saint Barthélémy, 1624, estampe, Musée National de Varsovie.
Une commande importante se présente afin d’orner l’église et la chapelle de l’Association de la Sainte Famille, situées dans le couvent de l’Oratoire d’Aix-en-Provence : il s’agit notamment de vingt-deux toiles représentant des figures isolées de saints locaux. Seulement six sont connues aujourd’hui.
Le peintre reçoit beaucoup d’autres commandes, telles que Le Don du Rosaire en 1643 (église de la Madeleine, Aix-en-Provence) ou l’Assomption en 1647 (église de la Nativité de Marie, Pignans).
Il s’y installe au début des années 1650.
Jean François d’Aymar d’Albi, baron de Châteaurenard et parlementaire à la Cour d’Aix-en-Provence, fait appel à Daret pour exécuter le décor de son escalier d’apparat, au sein d’une architecture de Pierre Pavillon.
Le peintre y représente un trompe-l’œil architectural agrémenté de statues antiques et d’allégories, combinant influences française et italienne.
Jean Daret, détail de la voussure du grand escalier, Hôtel de Châteaurenard, Aix-en-Provence (Classé Monument historique par arrêté du 11/04/1911). Crédit : CICRP – O. Guillon.
Il semble que Jean Daret travaille à la décoration du château de Vincennes.
Il fournit des dessins à des graveurs importants, tels qu’Abraham Bosse.
Même à Paris, Jean Daret fréquente toujours ses compatriotes, dont Nicasius Bernaerts, originaire d’Anvers et reconnu en France pour ses peintures d’animaux et ses natures mortes, sujets qu’il a peints dans ce tableau. Il ouvre ainsi la voie à un genre pictural : le portrait de chasseur.
Jean Daret et Nicasius Bernaerts, Portrait de chasseur assis en compagnie de ses chiens, 1661, huile sur toile, musée de la Chasse et de la Nature, Paris. Crédit : Musée de la Chasse et de la Nature, Paris – Béatrice Hatala.
L’artiste vend son hôtel particulier par besoin et rachète un terrain sur lequel il construit l’hôtel qui porte son nom.
Jean Daret peint La Cène, tableau monumental de 4,15 mètres de hauteur sur 3 mètres de large. Quelques différences stylistiques semblent indiquer qu’un autre peintre aurait achevé le tableau : Daret meurt en effet en octobre 1668.
Jean Daret, La Cène, 1668, huile sur toile, cathédrale Saint-Sauveur, Aix-en-Provence (Classé Monument historique par arrêté du 21/10/1903). Crédit : CICRP – O. Guillon.