La peinture en Provence au XVIIe siècle
Un contexte propice au développement des arts
Au XVIIe siècle, la Provence est une vaste région qui compte des villes d’importance : Aix en est la capitale politique, avec le parlement et la cour des comptes, Marseille la capitale économique grâce à son port, et Toulon la capitale militaire par la présence de l’arsenal. Chaque ville compte une population en lien avec ses activités : noblesse parlementaire, riche bourgeoisie marchande, aristocrates militaires.
Un centre artistique
Se forme alors un foyer de mécènes très actifs, qui attire les artistes de tous horizons. Les commandes privées, par exemple des portraits ou des décors d’hôtels particuliers, l’ornementation des vaisseaux royaux et les commandes religieuses sont pourvoyeuses de revenus. Le clergé provençal, soucieux d’œuvrer à la propagation de la foi en suivant les préceptes de la Contre-Réforme, commande des œuvres suscitant l’émotion et le sentiment religieux du fidèle, grâce aux représentations mouvementées et expressives de l’art baroque.
Ainsi, une « communauté » cosmopolite peut vivre de son art en Provence, qu’elle en soit originaire ou vienne de plus loin, qu’elle s’y installe ou n’y effectue qu’un passage. La situation géographique de la Provence – sur la route de l’Italie où les artistes, notamment du nord de l’Europe, partent parfaire leur formation – renforce l’attractivité de ce milieu socio-économique.
Les programmes de recherche en cours
Du fait de sa localisation à Marseille, le CICRP accueille régulièrement des œuvres d’artistes actifs en Provence. La restauration de leurs tableaux permet d’étudier leurs techniques d’exécution et leurs styles, ainsi que d’effectuer des comparaisons entre artistes.
Depuis des années, de nombreuses œuvres d’artistes du XVIIe siècle, tels Jean-Pierre Crozier, Nicolas Pinson, Pierre Bainville, Gilles Garcin, Michel Serre, Reynaud Levieux, Louis Finson ou Pierre Puget, ont été restaurées dans les ateliers du CICRP. Les peintures de Jean Daret et Nicolas Mignard (rubrique à venir) font actuellement l’objet de programmes de recherche dédiés :
Photographie d’en-tête : Reynaud Levieux, Nature morte au perroquet rouge (détail), huile sur toile, musée des Beaux-Arts, Marseille. Crédit : CICRP – C. Martens
Photographie de chapitre : Jean Daret, Joueur de guitare, huile sur toile, musée Granet, Aix-en-Provence. Cliché Claude Almodovar / Musée Granet, Ville d’Aix-en-Provence
