Traditionnellement, les peintures sur toile sont réalisées et exposées tendues sur un châssis. A l’époque contemporaine, dès 1962, des artistes cherchent à bouleverser les pratiques picturales et remettent notamment en cause le principe même de la toile sur châssis, préférant peindre sur des toiles non tendues, dites « toiles libres ». Parmi ces artistes, on peut citer Albert Ayme, le groupe Supports/Surfaces dont fait partie Claude Viallat, ou encore le groupe BMPT (Buren, Mosset, Parmentier, Toroni). Aujourd’hui, ces œuvres font partie des collections des musées français (Centre Pompidou, musée d’Art Moderne de Paris, musée Fabre de Montpellier, MAC de Marseille, etc.) et des questions spécifiques se posent quant à leur conservation, lors de leur exposition ou de leur stockage en réserve. En effet, l’accrochage de ces toiles sans châssis soulève des difficultés particulières. Plusieurs systèmes inspirés de l’accrochage des tapisseries ont été utilisés par les restaurateurs ces dernières décennies, mais ils se révèlent parfois peu adaptés à des toiles peintes.