Reconvert : reconversion par irradation laser de pigments anciens dégradés
Programme : 2020 – 2022
Financé par la Fondation des Sciences du Patrimoine
CICRP : Jean-Marc Vallet, Théa de Seauve
Partenariats : Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), Centre Interdisciplinaire de Nanosciences de Marseille (CINaM), Commissariat à l’Énergie Atomique et aux énergies alternatives (CEA)
Un grand nombre de pigments inorganiques des biens culturels sont sujets dans le temps à des dégradations chromatiques considérées comme irréversibles. La majorité des travaux de recherche menés sur ce sujet porte sur la compréhension des mécanismes mis en œuvre. Les études sur une possible reconversion, comme le traitement, chimique, du blanc de plomb noirci ou, physique par action photonique, du minium noirci sont plus rares. Cette dernière technique présente un potentiel intéressant en matière de conservation. Le projet Reconvert propose une approche expérimentale combinant des sources laser continues de différentes longueurs d’onde et un changement local de l’environnement afin de maîtriser la réaction physico-chimique envisagée. Les possibilités de reconversion de pigments à base de plomb, mercure, dégradés, seront examinées pour le cas des peintures murales, sensibles à ces dégradations et pouvant être affectées sur de grandes surfaces.
L’objectif de ce projet est de développer, dans le respect des principes de la conservation, un procédé de restauration innovant et de faible coût. Les mécanismes de la transformation seront déterminés grâce à des essais d’irradiation d’échantillons expérimentaux et de prélèvements issus de peintures murales. L’optimisation des conditions d’irradiation (longueur d’onde, puissance du laser, temps d’irradiation, …) et des études d’innocuité seront menées, avant et après irradiation, par microscopie optique, MEB-EDX, MET-EDX, (µ)-DRX, micro-spectrométrie Raman, spectro-colorimétrie (caractérisation structurale, minéralogique et chimique). Une première validation par des essais de traitement in situ de peintures murales altérées et le suivi dans le temps de leur comportement seront réalisés.
Ce programme est financé dans le cadre de l’appel à projet 2019 de la Fondation des Sciences du Patrimoine.
En 2020, ces travaux ont été pour partie menés dans le cadre d’un post-doctorat d’une durée prévue initialement d’un an. Les expérimentations qui ont pu être réalisées, en partie au CEA, ont porté sur les essais de reconversion de blanc de plomb noirci et aux caractérisations physiques et chimiques des matériaux à base de plomb. Les résultats ont fait l’objet d’une présentation orale et d’un article dans le cadre du congrès AIC2020 « couleurs naturelles – couleurs numériques » qui s’est tenu en visioconférence les 20, 26 et 27 novembre 2020. Par ailleurs, un article sur ces résultats a commencé d’être rédigé en 2020, en vue d’une publication dans une revue scientifique.
En 2021, a été déposé un projet de recherche auprès de la Fondation des Sciences du Patrimoine pour poursuivre les travaux initiés. Ce projet a été accepté et a permis de recruter pour une année supplémentaire, la postdoctorante recrutée en 2020. Ses travaux ont débuté en novembre 2021. Par ailleurs, un article a été publié sur les premiers résultats obtenus dans la revue Applied Physics B.