Début du programme : 2008
CICRP : Jean‑Marc Vallet, Nicolas Bouillon, Odile Guillon
Partenariats : Université de Reims Champagne‑Ardenne (URCA), Laboratoire de Recherche des Monuments Historiques (LRMH), Laboratoire IDK de Dresde
En 2008, le CICRP a commencé à développer des travaux visant à l’optimisation de la thermographie infrarouge pour la recherche, la caractérisation de la nature des défauts non visibles affectant les peintures murales et leur support, ainsi que la quantification volumétrique et la détermination de la profondeur d’apparition. Ce travail a été conforté, dans le cadre d’un programme de recherche franco‑allemand (2011‑2012) et par une bourse de doctorat cofinancée par le CICRP, le LRMH et l’URCA, soutenue en décembre 2016.
Cette technique a démontré son potentiel pour l’étude des peintures murales et, plus récemment en 2018, pour la caractérisation des altérations de la couche picturale des peintures sur bois ainsi que des défauts du support bois. Ainsi, ont débuté en 2020 des travaux visant à mettre en place un protocole d’acquisition et de traitement des données, basé sur l’étude d’éprouvettes. Ils ont pour but de :
- Déterminer les méthodes et les post‑traitements mathématiques les plus appropriés à la mise en évidence d’hétérogénéités de surface et la détection de vides se trouvant à différentes profondeurs dans le système couches picturales‑enduit‑pierre ;
- Étudier, pour les éprouvettes de peinture sur bois, l’influence de différents paramètres (nature du support bois, composition et épaisseur des couches picturales, présence d’une couche de vernis en surface) sur les résultats d’imagerie thermique.
Ces travaux s’appuient en grande partie sur l’utilisation de l’outil « Thermo‑Art », testé à cette occasion sur des peintures murales de la chapelle Notre‑Dame‑des‑Fontaines à La Brigue et de l’église de Montgauch et sur trois peintures sur bois restaurées dans les ateliers du CICRP. Cet outil a été développé suite aux travaux de recherche et thèses menés par l’ensemble des partenaires sur ces thématiques depuis une quinzaine d’années. Le projet « Thermo‑Art », associe le CICRP à l’URCA et la SATT (Nord, université de Reims Champagne‑Ardenne) et a débuté en 2018. Avec pour partenaire contractuel la société INGENIA (Reims), ce projet a conduit à produire un prototype de contrôle non destructif incluant un logiciel de pilotage et un système de contrôle des modes de stimulation thermique des objets patrimoniaux, mobiliers et immobiliers. Même si le prototype nécessite des améliorations pour optimiser sa réponse lors des mesures, il a montré sa grande utilité dans le réglage du dépôt d’énergie sur les surfaces des peintures étudiées. Sur les peintures murales, il permet en particulier de différencier la qualité des nettoyages dans des zones tests, de mettre en évidence et de cartographier les vides présents sous les couches picturales. Sur les peintures sur bois, l’outil a démontré sa capacité à mettre en évidence les soulèvements de la couche picturale, la structure et les défauts du support bois comme, par exemple, la détection des galeries d’insectes suite à une infestation.
En 2023, l’évaluation des potentialités du prototype « Thermo‑Art » a été poursuivie : bugs informatiques identifiés et partiellement résolus, ergonomie revue (encombrement, positionnement des prises…), rapport rédigé par Kamel Mouhoubi. Une mission d’étude a eu lieu à la Fondation Vasarely (Aix‑en‑Provence) pour le diagnostic non destructif des intégrations monumentales de Victor Vasarely. Enfin, une caméra IR haute fréquence a été acquise dans le cadre du programme « Espadon » : formation en novembre 2023 et premiers essais sur éprouvettes de peinture murale et de bois, ainsi que sur le triptyque de la Vierge à l’Enfant et au perroquet (atelier du Maître au perroquet, XVIe siècle) conservé au musée Granet d’Aix‑en‑Provence.