Diagnostics non destructifs des peintures sur bois
Début du programme : 2017
CICRP : Nicolas Bouillon
Partenariats : Laboratoire GRESPI-ECATHERM, Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA), LabCom CICRP-MAP, François Duboisset (conservateur-restaurateur)
La conservation des peintures sur bois reste aujourd’hui une problématique complexe, notamment pour les œuvres conservées dans les monuments historiques, particulièrement exposées aux facteurs de dégradation environnementaux. Les importantes variations thermohygrométriques que celles-ci peuvent subir, engendrent des changements dimensionnels du support bois qui constituent souvent une cause d’altération supplémentaire de la couche picturale.
Dans ce contexte, les nouvelles techniques de diagnostic non destructif (imagerie multispectrale, techniques interférométriques, caractérisation dimensionnelle 2D/3D, suivi déformationnel), sont de plus en plus utilisées, notamment pour caractériser et suivre l’évolution des altérations.
Dans le cadre de ce programme le CICRP se positionne sur trois axes principaux :
Depuis 2021, les travaux se concentrent principalement sur les deux derniers axes.
Concernant la thermographie infrarouge, plusieurs expérimentations ont été réalisées dans le cadre d’un contrat de vacation du ministère de Culture de cinq mois, de juin à novembre 2022. Kamel Mouhoubi, docteur en thermique (URCA), a réalisé durant cette période une série d’analyses sur trois peintures sur bois actuellement en restauration dans les ateliers du CICRP. Les objectifs étaient d’une part de tester le nouveau prototype d’acquisition développé dans le cadre du programme Thermo-Art, en mode automatique (gestion et synchronisation des éclairages, fréquence d’échantillonnage, etc.) et d’autre part de mettre en place des protocoles de traitement des thermogrammes utilisant les outils mathématiques et statistiques du logiciel IR Explorer, spécifiquement développé pour le traitement des données de thermographie.
Concernant les recherches sur les variations dimensionnelles des œuvres sur bois, des premiers tests de détection des changements dimensionnels avaient été effectués en 2021 sur le retable d’Usson, actuellement restauré au CICRP, par François Duboisset, restaurateur indépendant. Encouragé par de premiers résultats intéressants, les travaux se sont poursuivis en 2022 par une série d’expérimentations en laboratoire sur des éprouvettes de chêne. Les travaux se concentrent dans un premier temps sur la mise au point du protocole de pose des capteurs par collage, entièrement réversible. Ces expérimentations visent également à caractériser le temps de réponse et l’amplitude du signal des capteurs en fonction de variations hygrométriques générées en atmosphère contrôlée.